Maxime Combarieu : un jazzman rouennais au Japon !


Rouen-Japon : Comment est né ce projet de concerts au Japon ?
Maxime Combarieu : Depuis longtemps j’avais le projet d’aller au Japon. Comme je sais que les Japonais sont très friands de musique – et de jazz en particulier –, je me suis dit que j’allais essayer d’allier les deux. C’est ainsi que je me rends au Japon pour une série de concerts : je pars ce mardi 20 mars 2018, pour un mois. Il est prévu que je donne aussi des interviewes.
R.-J. : Parlez-vous couramment le japonais ?
M.C. : Je m’y suis mis il y a un an à peu près, tout seul, avec des livres et Internet…
R.-J. : Ce n’est pas la manière la plus simple d’y parvenir !
M.C. : Je l’ai fait de façon intensive, à raison de trois heures par jour ! Aujourd’hui je possède environ 1400 kanji, et j’arrive à comprendre 70% des textes que je lis. A l’oral, je travaille depuis octobre avec une amie, Midori, et petit à petit, en discutant avec de plus en plus de Japonais, ça décante… Heureusement, pour me préparer aux interviewes, les questions m’ont été transmises par mail !
R.-J. : Quelles seront donc ces questions ? Qu’est-ce que les Japonais souhaitent savoir ?
M.C. : Traditionnellement, quel est mon parcours musical ; puis il y a des questions plus précises. Par exemple : le jazz étant associé à la musique noire américaine, est-ce qu’un Français peut se dire spécialiste de cette musique ? Comment nos cultures peuvent-elles se mélanger ? Et puis, il y a des questions sur les attentats de Paris : que peut faire un musicien à son échelle ? Il y a très peu de problèmes de délinquance au Japon, c’est peut-être le pays le plus sûr du monde ; alors pour eux, ces attentats, c’est un choc. La France a pour eux l’image d’un pays dangereux.
R.-J. : Allez-vous les rassurer sur ce point ?
M.C. : En tout cas, je lisserai mes réponses : je leur dirai que quand on vit en France, on ne vit pas dans la peur ; et qu’il y a toujours eu des gens pour véhiculer la terreur.
R.-J. : Comment s’organisera votre voyage ?
M.C. : Les premiers concerts seront donnés à Tokyo et à Yokohama. Les suivants auront lieu dans d’autres villes : Kyoto, Nara, Nagoya, Gifu, Hiroshima, Yamaguchi… Puis ce sera le retour à Tokyo avant trois concerts à Sapporo.
R.-J. : Sacré programme !
M.C. : Oui ! Je serai deux ou trois jours dans une même ville ; j’espère avoir quelques moments de calmes !
R.-J. : Comment les occuperez-vous ? Qu’est-ce qu’il vous intéresse de découvrir ?
M.C. : Je suis attiré par les vieux villages, la tradition, mais aussi par le côté fourmilière de Tokyo. J’imagine que ce sera un choc culturel !
R.-J. : Redoutez-vous un peu le choc des cultures ?
M.C. : Non, car je me sens proche de l’état d’esprit japonais : me donner à fond dans ce que je fais, être à l’écoute des autres, respectueux… Cela me manque un peu, en France.
R.-J. : En tout cas, c’est une manière passionnante de découvrir le Japon !
M.C. : Oui, et si ça se passe bien, je me verrais bien y retourner pour une année entière. Je vais donner quinze concerts en un mois. En France, c’est quasi impossible : le réseau est très fermé ; pour percer, il faut réussir à développer une carrière à l’étranger, pour convaincre les producteurs de ce qu’on sait faire. Ce n’est plus la qualité musicale qui prime : il faut faire quelque chose qui sort du lot, et savoir se gérer.