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Naruhito : un nouveau soleil s’est levé sur le Japon

Le 1er mai 2019, le Japon est entré dans une nouvelle ère : l’ère Reiwa. L’événement qui fonde cette nouvelle époque, c’est l’abdication de l’empereur Akihito au profit de son fils Naruhito. Celui-ci, né en 1960, devient le 126e empereur du Japon.

L’abdication constitue un fait politique que la constitution japonaise ne prévoit pas : le changement de règne est théoriquement la conséquence de la mort de l’empereur. Cela faisait deux cents ans qu’une situation de cet ordre ne s’était plus présentée. Pour que Akihito puisse se retirer du pouvoir de son vivant, il a été nécessaire d’édicter une loi spéciale. Atteint d’un cancer, l’empereur avait en effet émis en août 2016 la volonté de céder son trône à son fils trois ans plus tard.

Reiwa : le nom de la nouvelle ère interroge

L’empereur Akihito avait été intronisé le 12 novembre 1990. Avec son abdication prend fin l’ère Heisei. Le calendrier japonais divise en effet l’Histoire de l’empire en ères : une ère correspond à la période de règne d’un empereur – et naturellement, le nom donné à chaque nouvelle ère est chargé d’une symbolique lourde. Mais que signifie le nom de la nouvelle ère, Reiwa ? Reiwa, 令和, est formé par l’association de deux kanji qui signifient respectivement « ordre », « agréable », et « paix », « harmonie ». « Sa signification a été précisée par le Premier ministre, Shinzo Abe : « Le printemps vient après l’hiver sévère, ce nom veut marquer le début d’une période qui déborde d’espoir » », indique le site franceinfo.fr.

La presse internationale a toutefois relevé les interrogations que suscite le nom de cette nouvelle ère. Ainsi lit-on, par exemple, sur le site du Monde :

« Dès son annonce, beaucoup l’ont trouvé froid. « Pour le Japonais moyen, le caractère “rei” évoque immanquablement le mot “reimei”, l’ordre donné », constate Koichi Nakano, politologue à l’université Sophia, à Tokyo. Sur les réseaux sociaux, des internautes notent que le premier caractère, « rei », porte en soi une connotation suggérant un commandement ou un contrôle strict. »

Cette interrogation mêlée d’inquiétude a conduit le gouvernement à expliciter ce choix, et à se montrer rassurant. « Ce sentiment, vite répercuté à l’étranger, a poussé le gouvernement à fournir une interprétation « officielle » : le ministère des affaires étrangères a donc proposé de traduire Reiwa en anglais par « beautiful harmony » (soit « belle harmonie »). « Après avoir entendu parler à l’étranger que le nouveau gengo suggérait l’ordre, nous avons voulu faire savoir que personne ne pense comme ça au gouvernement », a déclaré, au quotidien Japan Times, Hiroatsu Satake, du ministère des affaires étrangères », poursuit l’article du Monde.

International et musicien

La personnalité du nouvel empereur, son parcours politique, ses principes, intéressent la presse du monde entier, du New York Times à The Australian. A cet égard, le reportage que France 2 a consacré au nouvel empereur, et que l’on retrouve sur le site de francetvinfo.fr, donne la parole à des Japonais qui pensent Naruhito représente une personnalité plus internationale que son père. D’autres y expliquent que son intronisation ouvre une période d’espoir pour l’archipel, après des années difficiles.

On apprend même par le site francemusique.fr que le nouveau visage politique du Japon est également musicien : il joue de l’alto !