Posséder un katana : une question tranchante
Emblême du samourai par excellence, dont il est à la fois l’arme et le symbole très noble, le katana (刀) fait l’objet, aujourd’hui encore, d’une véritable adoration de la part des amoureux du Japon. Et pour cause : en plus d’être une arme intimement liée au Pays du Soleil Levant, le katana est souvent une véritable oeuvre d’art, tant par le travail de la lame que par celui de sa garde ou de son fourreau, appelé saya (鞘). Celui-ci était traditionnellement en bois léger, à l’extérieur souvent laqué, et parfois de façon très luxueuse (une technique consistait à le laquer de poudre d’or dense). Force est d’admettre que le katana est un objet majestueux, imposant le respect – dans tous les sens du terme. Les samourai le rangeaient dans un meuble conçu uniquement à cet effet, et appelé katana dansu.
Le katana : une arme pluri-centenaire
L’ancêtre du katana, tel que nous le connaissons, serait apparu au milieu de la période Heian (794-1099). Au fil des siècle, sous la main des meilleurs ferronniers, le sabre japonais n’a cessé de se perfectionner. Le travail sur la courbure n’était pas le seul aspect de cette recherche de perfectionnement. La difficulté était d’allier l’efficacité à la solidité, un sabre plus tranchant étant par nature plus fin, et donc a priori plus fragile.
Notre photo représente la garde d’un katana très ancien, présenté à Rouen lors de la foire-expo de 2015, dont le Japon était l’invité d’honneur.
Attention à la législation !
Nombreux sont les amateurs qui rêvent de posséder un katana et de l’exposer chez eux. En France comme en Europe, sur les foires-expositions consacrées au Japon, lors d’événements tels que la Japan-Expo ou encore les conventions internationales de type Comiccon, les stands qui vendent des katana rencontrent toujours un franc succès. Il existe également de nombreux magasins en ligne, proposant de belles reproductions factices ou de véritables sabres, fabriqués dans la plus pure tradition japonaise. Mais si vous cédez à la tentation d’acheter, gardez bien en tête qu’il s’agit d’une arme, et qu’à ce titre, il faut observer la législation en la matière. Le katana entre dans le cadre défini par la loi sur les armes de catégorie 6 (armes blanches). Si sa possession est tout à fait autorisée, son transport n’est pas sans risque. En effet, que l’on soit en voiture ou à pied, transporter un katana d’un point A à un point B revient à se déplacer sur la voie publique avec une arme. Vous serez alors susceptible d’être contrôlé par les forces de l’ordre, et il vaudra mieux, dans ce cas, être en mesure de démontrer que le katana n’est pas prêt à être utilisé (ce sera le cas, par exemple, s’il est soigneusement rangé dans sa housse, ou dans un compartiment fermé à clé). Dans le cas contraire, on s’expose à de dangereuses mésaventures, comme on en lit parfois dans les rubriques Faits divers. N’est pas samourai qui veut !